Si un pensionnaire doit être vu par un vétérinaire, nous tâchons qu’il le soit par le vétérinaire désigné par le client mais si la chose semble urgente et que ce vété nous dit qu’il n’est pas en mesure d’intervenir nous agissons avec le vété de garde dans notre région.
Ce qui suit est destiné à celles et ceux qui aiment s’informer au maximum et, surtout qui aiment lire. Si vous n’aimez pas trop lire, passez à l’onglet suivant intitulé « Me faut-il une assurance ? »
En tant et tant d’années de service non-stop (nous n’avons jamais fermé un seul jour sur plus de onze mille jours de garde d’êtres vivants et sensibles (le chien est un être émotif) il y en a tout de même quelques-uns, par exemple :
Nous occuper d’une pension canine ou d’un refuge est ce que nous voulions vraiment et nous avons pris tous les risques pour cela ; nous avons découvert que c’est un métier avec une grande majorité de moments très chouettes mais, comme vous venez d’en lire quelques exemples, qui livre aussi sa part de préoccupations quand il s’y met.
Quand nous avons ouvert notre pension, un pionnier du métier qui avait une bonne quarantaine d’années de pratique nous avait dit : « En pension pour chien, l’expérience c’est le total des emmerdements que vous avez eu ».
Nous repensons souvent à lui, à ses conseils et à cette analyse car il avait raison.
Mais alors, qui paie les frais médicaux ?
Pour venir chez nous vous ne devez pas fournir de preuve d’une assurance familiale ni d’assurance santé pour votre chien. Saviez-vous, d’ailleurs, que certaines compagnies proposent une assurance santé « frais-vétérinaires » pour vos animaux ? Nous connaissons ces pratiques qui n’ont rien de nouveau : dès le milieu des années 1980 nous avons connu des compagnies qui proposaient cela et … nous avons honte d’avoir vendu quelques une de ces assurances, une pratique que nous avons stoppée net dès l’apparition des premières déceptions.
Le Canis Club a des raisons objectives de vous décourager d’y souscrire. Bien évidemment, on trouvera toujours quelqu’un à qui cela a été profitable mais c’est vraiment très rare : récemment encore nous avons disposé d’une étude sérieuse, basée sur de vrais chiffres et des approches statistiques crédibles. Le résultat était sans appel : si l’on relève la moyenne des coûts d’intervention, toutes les exclusions et, souvent, le paquet de franchises à débourser, votre meilleure assurance c’est de grassement nourrir une tirelire bien cachée.
Dans tous les cas, vous êtes informé de la nécessité que votre chien soit vu par votre vétérinaire.
Première possibilité : si c’est pour une broutille que nous avons parfaitement identifiée vous êtes informé de suite et nous laissons notre GSM en fonction parce que là nous sommes dans le cool. Nous vous informons clairement et complètement du développement en sortant de chez le vété.
Deuxième possibilité : si l’affaire nous paraît grave mais que nous ne sommes pas certain de ce qu’il se passe ou du degré de gravité (début de rétroversion d’estomac , hyperthermie, trop longue crise épileptiforme, anomalie inquiétante du rythme et/ou de la fréquence cardiaque par rapport à l’âge et la race de votre chien etc…) nous appelons votre vété pour voir s’il peut nous recevoir, puis nous vous appelons en vous exposant notre constat primaire, sans aucun pronostic puisque c’est le métier du vété.
Nous vous informons que nous éteignons le téléphone et que vous serez rappelé dès que le diagnostic aura été posé avec certitude.
Dès que c’est le cas, nous rallumons le téléphone, nous vous appelons et passons le GSM à votre vété.
Si nous portons une responsabilité quelconque (imaginons une imprévoyance, une négligence, une déficience matérielle et le toutou se fait mal : bref, n’importe quelle situation fautive), c’est nous qui payons tout et nous ajoutons évidemment un geste commercial significatif.
Si nous ne portons décidément aucune forme de responsabilité l’addition est pour vous mais vous ne payez pas le déplacement (si nous avons dû nous déplacer) ni le temps passé sur place car nous trouvons normal que cela fasse partie du service.
ATTENTION : en ce qui concerne les vieux chiens, les chiens sous traitement pour troubles cardiaques et/ou respiratoires et les chiens d’obésité morbide et qu’une anesthésie générale sera de toute évidence à effectuer (par exemple en raison de l’ingestion d’un objet donné par le propriétaire mais qui s’est bloqué quelque part), nous n’allons que là où une anesthésie gazeuse peut être faite car il s’agit de sujets à risque élevé.
Et ceci sans égard pour notre règle numéro un : l’intervention de votre propre vétérinaire (sauf évidemment s’il a lui-même de quoi pratiquer une anesthésie gazeuse).
Ce n’est pas pour rien que l’anesthésie –acte dangereux s’il en est- est une spécialité en médecine humaine mais il faut savoir que l’achat d’une « gazeuse » représente un coût énorme (de 4.500 à 5500 euros selon les options… machine vide de gaz qui reste à acheter aussi).
« Gazeuse » est le surnom du dispositif complexe qui diffuse le gaz Isoflurane nettement moins délicat à utiliser que l’ancien gaz -le Halothane- qui n’était pas sans danger pour le foie et les reins.
Pour avoir pratiqué la photographie de gestes opératoires de toutes natures (mais uniquement vétérinaires), l’un de nous, qui fut quelques temps ambulancier et fut breveté Trauma Leader Otan, a pu voir cette évolution magique de la pré-chirurgie vétérinaire quand les avancées techniques de la médecine humaine se sont dirigées vers la médecine vété. L’arrivée des gazeuses en médecine vété a beaucoup aidé les animaux fragiles. Comme vous vous en doutez maintenant, nous ne reculons donc pas face à une épine dans un orteil.
Dans « Anecdotes » que vous pouvez parcourir plus tard, nous vous racontons l’histoire de Pongo. Vous verrez mieux pourquoi nous connaissons ce genre de situation.
Nous ne conclurons pas sans vous préciser que les anesthésies générales ordinaires, par une injection comme on le faisait toujours avant l’arrivée du gaz, sont très très bien maîtrisées et conviennent à tous les chiens, de toutes tailles, dès lors qu’ils ne sont pas vraiment à risque. La médecine vétérinaire a énormément évolué dans ce domaine au cours des trente dernières années.